Ainsi, les papes pouvaient connaître cette « gnose
», étant au moins aussi bien armés théologiquement que MM. Couvert, Raynal
et Vaquié. Il n'étaient pas empêchés d'en parler. Surtout, ils devaient
en parler, afin de mettre en garde les fidèles contre cette erreur très
dangereuse.
Or, au milieu de leurs dénonciations si précises des
erreurs, parmi leurs « généalogies » minutieuses des hérésies, les papes
n'ont jamais dit un seul mot, n'ont jamais fait la moindre allusion à une «
gnose » (sous ce nom ou sous un autre) qui fédérerait toutes les erreurs et
en serait la source.
Ce silence est assourdissant, surtout lorsqu'on le compare
aux milliers de pages des Cahiers Barruel et de Monsieur Couvert sur le
sujet. Et, comme nous l'a expliqué le père Thonnard, ce silence ne peut avoir
qu'une seule cause : aux yeux des papes, au regard du Magistère, cette «
gnose » n'existe tout simplement pas.
Telle est la conclusion radicale mais nécessaire de cet
argument du silence : la « gnose » inventée par les Cahiers Barruel n'existe
pas, c'est une illusion, un mythe, une chimère.