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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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Clément vu par Rohrbacher et Guéranger

L'abbé René-François Rohrbacher, dans son Histoire universelle de l'Église catholique (qui fit les délices de Louis Veuillot, de Garcia Moreno, et en général de tous les antilibéraux), parle avec beaucoup d'admiration de Clément d'Alexandrie : « Clément d'Alexandrie, par sa vaste érudition, son zèle, la pureté de ses mœurs, n'était pas moins propre que son maître saint Pantène à la charge de catéchiste public. (...) Ses livres du Pédagogue ou gouverneur d'enfants sont regardés ajuste titre comme un abrégé substantiel et élégant de la morale chrétienne. (...) Pour tous les devoirs de la vie chrétienne, on ne peut guère désirer de règles ni plus certaines, ni plus saintes, ni plus discrètes que celles qui sont développées dans cet ouvrage ; aussi a-t-on pu dire, non sans raison, qu'après les livres de l'ancien et du nouveau Testaments, il n'y en a point de plus propres à régler les mœurs des fidèles » (livre vingt-septième).

« En faisant ainsi sentir aux païens et à leurs philosophes la solidité et l'élévation de la doctrine chrétienne, continue l'illustre historien, Clément réfute aussi les hérétiques de son temps. C'étaient principalement les faux gnostiques, tels que les valentiniens, les marcionites. Il montre dans l'occasion le vice de leur raisonnement. Il les réfute enfin tous à la fois par leur nouveauté, et leur oppose l'Église très ancienne et très véritable ; l'Église une, qui comptait parmi ses membres tous les saints ; Église une, comme Dieu est un, mais que les hérésies s'efforcent de déchirer en plusieurs ; Église, sous tous les rapports, la seule ancienne et catholique, qui rassemble dans l'unité d'une même foi tous ceux que Dieu a prédestinés » (livre vingt-huitième).

L'éminent dom Prosper Guéranger chante également les louanges de Clément d'Alexandrie : « Le grand Clément d'Alexandrie tient rang parmi les auteurs liturgistes des trois premiers siècles. Ainsi que nous venons de le voir, il avait aussi écrit sur l'importante question de la Pâque. Il est, de plus, auteur d'un livre du Jeûne qui a pareillement péri ; mais nous possédons encore de lui une hymne admirable au Sauveur, placée à la suite de son Pédagogue. Cette hymne est la plus ancienne qui soit parvenue jusqu'à nous : c'est un des cantiques spirituels dans le genre de ceux dont parle l'Apôtre » (Institutions liturgiques, deuxième édition, Palmé, 1878,1, pp. 69-70).

Devant ce concert de louanges (que nous poumons facilement multiplier par cent ou mille : nous renvoyons en particulier le lecteur au Clément d'Alexandrie de Mgr Freppel) auquel s'opposent les jugements si catégoriques de Monsieur Couvert, le trouble nous saisit : les meilleurs auteurs se seraient-ils trompés ? Monsieur Couvert, et lui seul, aurait-il découvert la vérité sur l'hétérodoxie de Clément d'Alexandrie ? Il faut trancher. Pour trancher de l'orthodoxie d'un auteur, le critère fiable et clair est encore une fois le jugement des souverains pontifes.