Ce texte comporte un certain nombre de coquilles et d'erreurs de scannage - merci de les signaler en cliquant ici - en donnant la référence de la page - nous corrigerons

La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

Retour vers le sommaire

« Je multiplierai tes grossesses »

Monsieur Vaquié cite le texte de la Genèse (3, 16) comme s'il y était écrit : Multiplicabo conceptus tuos, alors qu'il y est écrit en réalité : Multiplicabo aerumnas tuas et conceptus tuos. Par cette dislocation de la phrase, il s'oppose au sens reçu par l'exégèse catholique, qui fait résider le châtiment dans la multiplication des douleurs de la grossesse, et certainement pas, comme le voudrait Monsieur Vaquié, dans la multiplication des grossesses elles-mêmes, lesquelles ont toujours été considérées au contraire comme une bénédiction divine.

Voici quelques textes, de nouveau choisis parmi des milliers d'autres possibles, pour manifester cette exégèse commune.

« Je vous affligerai de plusieurs maux pendant votre grossesse » (traduction Le Maistre de Saci). « Je multiplierai tes souffrances, et spécialement celles de ta grossesse » (traduction Crampon 1930). « J'aggraverai le travail de ta grossesse » (traduction Crampon 1960). « Je multiplierai les peines de tes grossesses » (Traduction Bible de Jérusalem). « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses » (traduction Bible protestante Segond). « Je t'affligerai de plusieurs maux ; tu enfanteras dans la douleur » (Comtesse de Ségur, Bible d'une grand-mère).

« Eve a été punie par les peines qu'elle devra supporter en portant l'enfant conçu ; et c'est ce que signifie ce que dit la Genèse : Multiplicabo aerumnas tuas et conceptus tuos » (saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, II-II, q. 164, a. 2). « La multiplication des grossesses est pour Eve une peine, non pas à cause de la conception elle-même des enfants, qui existait avant le péché ; mais à cause de la multiplicité de souffrances que la femme supporte du fait qu'elle porte un enfant ; c'est pourquoi les deux sont joints significativement : Multiplicabo aerumnas tuas et conceptus tuos » (Somme théologique, II-II, q. 164, a. 2, ad 2).

« Eve est punie comme mère et comme épouse. Elle subira les incommodités de la grossesse et les douleurs de l'enfantement » (Eugène Mangenot, « Eve », Dictionnaire de théologie catholique, V, 1650). « La femme sera punie dans ce qui lui est le plus intime, dans sa qualité d'épouse et de mère : "Je multiplierai tes souffrances et spécialement celles de ta grossesse" » (Auguste Gaudel, « Péché originel », Dictionnaire de théologie catholique, XIII, 277-278).

« L'exégèse catholique voit habituellement dans l'expression : "Je multiplierai tes douleurs et tes enfantements" une figure appelée "hendiadys", et il faut comprendre : "Je multiplierai les douleurs de tes enfantements" » (Sel de la terre 39, p. 261).

Vers le paragraphe suivant