Au printemps de l'année 1978, fut
fondée à Lyon une revue intitulée Bulletin d'études de la Société
Emmanuel Barbier. Devant la réaction hostile d'un membre de la
famille du père Emmanuel Barbier, la revue changea dès le deuxième
numéro son intitulé, devenant le Bulletin d'études de la Société
Augustin Barruel. Par commodité, et selon un usage assez répandu,
nous appellerons cette revue les Cahiers
Barruel.
Les Cahiers Barruel étaient l'organe
du Centre d'études et de recherches sur la pénétration et le développement
de la Révolution dans le Christianisme, autrement appelé Société
Augustin Barruel. En septembre 1988, un incendie détruisit les stocks
des dix-sept premiers numéros. Le 30 décembre 1992, l'un des
principaux rédacteurs, Monsieur Vaquié, mourait. Enfin, après avoir
publié 27 numéros, la revue cessa de paraître en 1994.
Trois hommes étaient les maîtres d'œuvre
des Cahiers Barruel : Etienne Couvert, Paul Raynal et Jean
Vaquié. Ils en écrivirent la majorité des articles.
Monsieur Couvert a prolongé le
travail des Cahiers Barruel par plusieurs ouvrages : De
la gnose à l'œcuménisme (éditions de Chiré, 1983 et 2001) ;
La gnose contre la foi (éditions de Chiré, 1989) ; La
gnose universelle (éditions de Chiré, 1993) ; La vérité
sur les manuscrits de la mer Morte (éditions de Chiré, 1995) ;
La gnose en question (éditions de Chiré, 2002). D'autre part,
il a publié un certain nombre d'articles sur les mêmes sujets dans la
revue Lecture et Tradition, notamment dans les numéros 142, 171,
200, 207-208, 227-228, 241-242, 250, 284, 290 et 298.
Monsieur Vaquié a prolongé le
travail des Cahiers Barruel par plusieurs ouvrages : Le
retour offensif de la gnose, numéro spécial de Lecture et
Tradition, novembre-décembre 1984 ; Réflexions sur les
ennemis et la manœuvre, numéro spécial de Lecture et
Tradition, juillet-août 1987 ; Occultisme et foi
catholique, les principaux thèmes gnostiques, Action familiale et
scolaire, 1988 ; L'école moderne de l'ésotérismee chrétien, première
publication sous forme de trois polycopiés, deuxième publication en
abrégé sous forme du numéro 22-23 des Cahiers Barruel, 1992.
Quelques éléments préparatoires à
la présente étude étant parus dans la revue Certitudes, deux
apologies en règle des Cahiers Barruel ont été publiées en réponse.
Autant que de besoin, nous y ferons référence, comme au « dernier état
de la question ». Il s'agit d'abord d'un article signé Dominicus
et intitulé « Petit catéchisme de la Contre-Église, de la gnose et
du "complot" » publié dans la revue Le sel de la terre, numéro
37 de l'été 2001, et complété par un long « courrier des lecteurs
» publié dans le numéro 39 de l'hiver 2001-2002. Il s'agit ensuite
d'un numéro spécial de la revue Lecture et Tradition, en
juillet-août 2001, intitulé « La gnose et le mystère d'iniquité, réponse
à un défi ». Ce dossier, sous la direction de Christian Lagrave,
contient un recueil de citations, ainsi que des articles de Michel Canet
et Raoul Kéralio. Il a été repris en substance, sous la seule
signature de Christian Lagrave, en préface et en postface de l'ouvrage
de Monsieur Couvert, La gnose en question.
Voilà donc les sources principales où
nous puiserons les éléments de notre étude : les Cahiers
Barruel eux-mêmes, les ouvrages de Messieurs Couvert et Vaquié,
ainsi que les deux apologies récentes. Parce que Monsieur Couvert est
le principal théoricien de cette école, nous parlerons indifféremment
des Cahiers Barruel, d'Etienne Couvert, ou des deux ensemble.