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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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Description de la « gnose »

La notion de « gnose » proposée par les Cahiers Barruel n'est pas la gnose historiquement déterminée des premiers siècles, laquelle n'en est qu'une simple partie. Il s'agit, au contraire, d'une notion englobante qui recouvre toutes les erreurs parues dans l'histoire de l'humanité, ou à paraître. En toute erreur, nous dit en effet Monsieur Couvert, « il y a une clé... et c'est la "gnose" » (La gnose contre la foi, p. 161).

Historiquement, la gnose est un mouvement religieux assez bigarré qui se développa en marge du christianisme presque dès les temps apostoliques, prit de l'ampleur vers le IIIe siècle mais, vigoureusement combattu par les écrivains ecclésiastiques, connut dès son apogée un rapide déclin, de telle sorte « qu'à partir du IIIe siècle les sectes gnostiques, sauf les marcionites, ne firent plus que végéter, sans éclat et sans force, en attendant de disparaître » (Georges Bareille, « Gnosticisme », Dictionnaire de théologie catholique, VI, col. 1456). Le marcionisme se maintenait cependant plus ou moins en certaines parties de l'Orient vers le Ve siècle (ibid., col. 1454).

Ce n'est nullement de cette gnose historiquement déterminée que veulent parler nos auteurs lorsqu'ils dénoncent la « gnose ». La « gnose » des Cahiers Barruel et de Monsieur Couvert est quelque chose d'infiniment plus vaste que cette gnose historiquement déterminée, laquelle n'est qu'une infime partie de la « gnose » barruellienne. C'est pourquoi, tout au long de cet ouvrage, lorsque le lecteur verra le mot « gnose » entre guillemets, il devra se souvenir qu'il ne s'agit pas de la gnose historiquement déterminée, celle des Marcion et des Valentin, mais du concept élaboré par les Cahiers Barruel et par Monsieur Couvert.

La « gnose » des Cahiers Barruel représente donc un courant d'idées, une hérésie, une mentalité, qui semble traverser et transcender l'histoire. Les sabelliens, les ariens, Joachim de Flore, Dante, Maître Eckart, l'humanisme de la Renaissance, le romantisme, la Kabbale, Fénelon, Spinoza, l'islam, Pythagore, Hegel, Léonard de Vinci, le New Age, Durer, Pic de la Mirandole, Bergson, Socin, Luther, Chateaubriand, Platon et le néo-platonisme, le cardinal Bessarion, le poème de « La quête du Graal », le GRECE et la « Nouvelle Droite », Ronsard et du Bellay, le brahmanisme et le bouddhisme, le manichéisme, Blanc de Saint-Bonnet, Clément d'Alexandrie, Ozanam, saint Denys l'Aréopagite, la franc-maçonnerie, la théosophie et l'anthroposophie, la psychanalyse, le marxisme, saint Thomas More, Descartes, les Esséniens, Joseph de Maistre et Origène, de Bonald, Guenon, le surréalisme, Borella et tutti quanti se rattachent à la « gnose » et en sont les manifestations à travers l'histoire.

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