Il est légitime, bien plus il semble nécessaire
d'examiner la qualité des raisonnements et la vérité des affirmations
de personnes si sûres de leur fait, si promptes à donner des leçons
à tous (y compris aux clercs) sur des sujets de philosophie et de théologie,
si portées à délivrer des brevets d'orthodoxie ou des sentences
d'excommunication.
Par ailleurs, Etienne Couvert s'attribue
ordinairement à lui-même une infaillibilité à côté de laquelle
celle du pape semble bien limitée : « Nous avons toujours pu répondre
à toutes les critiques et objections qui ont pu nous être faites au
cours de ces quinze années. Nous n'avons jamais été pris en faute » (Lecture
et Tradition, octobre 2000, p. 1 ; La gnose en question, p.
78). « J'ai toujours répondu depuis quinze ans à toutes les critiques
malveillantes diffusées contre moi et je n'ai jamais été pris en
faute » (Lecture et Tradition, avril 2001, p. 18 ; La
gnose en question, p. 161). « Nous avons toujours répondu aux
objections ou aux critiques de nos correspondants, en publiant de
nouveaux documents à l'appui de nos affirmations » (La gnose en
question, p. 163).
Et, lorsqu'un lecteur lui objecte quelque texte, il
met en doute la compétence de son interlocuteur, tout en affirmant la
sienne : « Si vous aviez jusqu'à maintenant une autre vue du
sujet, c'est que vous n'avez pas étudié la question à fond » (La
gnose universelle, p. 189).
Une telle infaillibilité, y compris dans les plus
petits détails, au long d'une œuvre qui représente vingt-sept numéros
d'une revue, cinq ouvrages et de nombreux articles, ne peut manquer d'étonner
et de susciter la curiosité du lecteur. Il semble donc nécessaire d'éprouver
la solidité intellectuelle d'une telle œuvre.