Nous estimons donc, avec les bons auteurs, qu'il est
dangereux, intellectuellement et moralement, de laisser se répandre
publiquement, à titre d'expression de la vérité catholique, des erreurs, des
affirmations sans valeur, des arguments sans preuve, comme ceux de l'école des Cahiers
Barruel, si bien intentionnés soient leurs auteurs. C'est ouvrir la porte
au mal qui découle immanquablement de l'erreur.
Nous constatons d'ailleurs chaque jour les désastres
intellectuels et moraux que produisent les erreurs des Cahiers Barruel et
de Monsieur Couvert. On se croit dispensé de toute réflexion dans la difficile
crise religieuse, intellectuelle, morale, politique que nous vivons, au motif
que la cause en serait purement et simplement la « gnose ». On balance
par-dessus bord des pans entiers de notre patrimoine catholique, sous prétexte
qu'un Monsieur Couvert, voire un de ses épigones, a décrété subitement que
tel auteur de notre passé, jusqu'ici considéré sur des motifs sérieux comme
une gloire de l'Église ou un utile apologète, est « gnostique ».
On rejoint l'esprit manichéen en assurant que le mal, sous
forme de « gnose », serait comme éternel, indestructible et tout-puissant. On
en arrive donc logiquement aux déclarations suivantes, parues dans une revue
amie des Cahiers Barruel : « « Ne nous impliquons dans aucun
groupe, dans aucun combat. Il n'y a plus rien à défendre, à sauver. Lire et
méditer La bataille préliminaire de Jean Vaquié. » Disons-le tout
net, un tel état d'esprit est profondément anticatholique. Hélas ! à
notre avis, il est en même temps une conséquence directe et tragique des
principes « baruelliens ».