Pourquoi, cependant, entamer un tel débat
d'idées ? Trois motifs principaux nous y poussent.
Tout d'abord, l'école des Cahiers
Barruel en général, et Monsieur Couvert en particulier, ont
souvent appelé à un tel débat, au moins implicitement.
En effet, pendant de longues années,
les Cahiers Barruel ont sommé leurs lecteurs, notamment les
membres du clergé, d'adhérer à leurs condamnations. « Que ce constat
fasse mal à plus d'un égard, écrit ainsi Paul Raynal, (...) cela ne
peut absolument pas être mis en balance avec le service de la Vérité.
Combien plus encore pour des prêtres ! » (Cahiers Barruel 12,
p. 13). « Croire que l'on peut faire l'économie de ce genre d'étude,
continue le même auteur, à l'heure où l'épidémie gnostique s'étend
parmi les clercs et les laïcs ignorants, n'est pas une douce illusion,
c'est un crime contre la foi catholique dont il sera demandé compte au
seuil de l'éternité » (Cahiers Barruel 13, p. 8).
Une page plus loin, il réitère :
« Que tous ceux qui le peuvent, les prêtres notamment, se
ressaisissent avant que le mal ne s'étende, il est plus que temps » (Cahiers
Barruel 13, p. 9). « [Tout cela] doit suffire à faire réfléchir
les personnes de bonne foi et à ouvrir les yeux de celles qui n'avaient
pas encore été informées du scandale permanent de la pénétration
gnostique dans les milieux catholiques » (Cahiers Barruel 16, p.
12). « Le manque de formation a conduit beaucoup de chrétiens à
ignorer ce danger nouveau (...) et il aura fallu force travaux et
explications pour que les yeux du plus grand nombre se dessillent enfin
» (Cahiers Barruel 17, p. 3). « Parmi les personnes auxquelles
vous aurez à cœur de faire connaître cette étude, n'oubliez pas les
prêtres : pensez plutôt à eux en priorité, car ils sont la
première cible des gnostiques, et depuis longtemps » (Cahiers
Barruel 22-23, « Note de gérance »). « Bien des prêtres, écrit
également Jean Vaquié, sont secrètement acquis à l'ésotérisme dont
ils ont subi le charme » (Le retour offensif de la gnose, numéro
spécial de Lecture et Tradition, novembre-décembre 1984, p.
50).