La deuxième réponse du Sel de la terre à l'argument
du silence commence par une concession de taille : « Ce qui est exact,
c'est que le mot de gnose est peu employé. » Nous avons constaté, en
examinant le Magistère, que ce mot de « gnose » n'est même jamais employé,
en dehors d'allusions à la gnose historique.
Toutefois, le Sel de la terre tente immédiatement
d'annuler cette concession majeure en affirmant que, si le mot « gnose »
paraît absent des discours des papes, la chose, elle, y serait bien présente.
Cet argument oblique présente un grave défaut de
principe : il élimine a priori et sans motif plausible la cause
naturelle, normale et évidente de cette absence du mot « gnose » chez les
papes, à savoir l'absence chez ces mêmes papes d'une croyance quelconque à
l'existence d'une « gnose » cause de toutes les erreurs. De ce fait, toute
l'argumentation du Sel de la terre s'en trouve radicalement viciée.