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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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Démontrer l'indémontrable

Pour soutenir son affirmation que les papes parleraient de la « gnose » sans toutefois la nommer de ce nom, le Sel de la terre affirme que le terme « gnose » est peu employé par les papes (en réalité, pas du tout), parce que « les erreurs condamnées portent le nom sous lequel elles sont désignées, or rarement les gnostiques s'appellent eux-mêmes gnostiques ».

Cet argument est purement et simplement faux. En fait, il n'est pas rare que les papes choisissent eux-mêmes les noms qu'ils accolent aux erreurs. Par exemple, ils appellent ordinairement « novateurs du XVIe siècle » ceux qui s'appellent eux-mêmes et que nous nommons « réformés » ou « protestants ». Ils parlent du « droit nouveau », là où l'histoire parle des « Philosophes » ou des « Lumières ». Léon XIII est en pratique l'inventeur du mot « américanisme ». Saint Pie X est en pratique l'inventeur du mot « modernisme », etc. Si les papes avaient voulu qualifier des erreurs ou groupes d'erreurs du terme de « gnose », ils l'auraient fait sans difficulté. S'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'ils ne le voulaient pas, tout simplement parce qu'à leurs yeux la « gnose universelle » n'existait pas.

Voulant renforcer son argumentation, le Sel de la terre se laisse emporter par l'enthousiasme et en arrive à remplacer la science par la prophétie, l'évidence par l'imagination. La revue écrit ainsi sans barguigner : « La gnose progresse avec le temps, à mesure qu'on se rapproche de l'Antéchrist. Il est donc vraisemblable que, au fur et à mesure qu'elle se manifestera davantage, elle sera condamnée par l'Église. »

La preuve de la condamnation de la « gnose » par le Magistère se situerait donc dans un futur nébuleux, créé de toutes pièces par le Sel de la terre. Nous sortons là du domaine du sérieux.

N'ayant, pour notre part, aucun des talents pythiques du Sel de la terre, nous nous contenterons de répéter modestement : dans les faits, les papes n'ont jamais parlé jusqu'ici de la « gnose », et cela tout simplement parce que la « gnose » n'existe pas.

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