On trouve donc facilement, contrairement aux affirmations du Sel
de la terre, des textes des papes faisant référence au démon et le
désignant comme source des erreurs dans l'Église et la société.
Toutefois, là n'est pas l'essentiel : il est dans le
parallèle biaisé qu'établit le Sel de la terre entre le mot « démon
» et le mot « gnose ».
Le démon, en effet, est un agent supra-humain,
définitivement ancré dans le mal, et dont la seule raison d'être est de nous
tromper et de nous faire pécher. Les papes, nous venons de le manifester,
rappellent régulièrement l'existence et la nocivité du démon :
cependant, celle-ci est une évidence si massive de la Révélation qu'il est
mutile d'y revenir à chaque instant.
La « gnose », au contraire, serait une erreur humaine,
subtilement mêlée de vérités pour tromper les esprits, se dissimulant, se
camouflant, présentant des biens apparents et des vertus factices, et non
condamnée de façon évidente par la Révélation. Il serait donc extrêmement
nécessaire que les papes la dénoncent fréquemment, mettent régulièrement en
garde contre elle les fidèles, afin d'éviter qu'ils ne soient trompés.
Or, et c'est le fait majeur sur lequel nous devons
inlassablement revenir, les papes ne le font jamais. Nous ne disons pas :
« le font rarement », nous disons, preuves à l'appui, « ne le font
jamais ». Et (on nous excusera de nous répéter) ils ne condamnent
jamais la « gnose », tout simplement parce que cette « gnose » n'existe pas.