Concédons à Monsieur Kéralio, pour donner à ses arguments
toute leur force, que le manichéisme ait des liens étroits avec la gnose
historique. Cela ne démontre en aucune manière qu'existé aux yeux des papes
cette « gnose » transhistorique qui fédérerait toutes les erreurs de
l'histoire de l'humanité et en serait la source. En toute erreur, affirme en
effet Monsieur Couvert, « il y a une clé... et c'est la
"gnose" ».
Or, c'est cela qu'il fallait démontrer : que les papes
avaient dénoncé cette « gnose » (sous ce nom ou sous un autre), « gnose »
transhistorique qui est à proprement parler le concept nouveau proposé par les
Cahiers Barruel et Monsieur Couvert. C'est cela que Monsieur Kéralio n'a
même pas commencé à faire, malgré tous ses efforts.
L'échec de Monsieur Kéralio souligne donc l'assourdissant
silence des papes sur une « gnose éternelle » qui causerait, expliquerait et
rassemblerait toutes les erreurs de l'histoire de l'humanité. Ce silence suffit
à démontrer définitivement l'inexistence de cette « gnose ».