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Dante vu par Benoît XV
Cette condamnation de Dante par Monsieur Couvert correspond
encore moins à l'enseignement de Benoît XV qui, le 30 avril 1921, publia une
lettre encyclique à tous les professeurs et élèves de lettres et beaux-arts
pour le sixième centenaire de la mort de Dante, voulant ainsi rappeler, comme
il l'écrit, que « l'Église, sa Mère, entend réclamer, la première et bien
haut, Dante pour son enfant ». Le pape n'y ménage guère ses
éloges : « Honneur du catholicisme », « Dante a magnifiquement servi à
la fois la société et l'Eglise », « toute sa vie durant, notre Dante a
professé d'une façon exemplaire la religion catholique », etc. Sur les points
soulevés par Etienne Couvert, Benoît XV est très catégorique : « La Divine
Comédie chante magnifiquement, et en parfaite conformité avec les dogmes
de la foi catholique, l'auguste Trinité du Dieu un, la Rédemption du genre
humain par le Verbe de Dieu incarné, l'immense et généreuse bonté de la
Vierge Marie... » « Alighieri a des égards tout particuliers pour l'autorité
de l'Église catholique, pour le pouvoir du pontife romain... » « Il est vrai,
Dante a des invectives extrêmement sévères contre les papes de son
temps ; mais il visait ceux dont il ne partageait pas les vues politiques
(...). On doit pardonner à un homme ballotté par un tel flot d'infortunes, si
de son cœur ulcéré il laissa échapper quelque jugement qui semble avoir
dépassé la mesure (...). D'ailleurs, qui niera qu'à cette époque certains
membres du clergé aient eu une conduite peu édifiante, bien propre à plonger
dans l'amertume et le chagrin ce cœur si dévoué à l'Église ? » « On
trouve dans la Divine Comédie comme une mine précieuse d'enseignement
catholique, la quintessence de la philosophie et de la théologie chrétiennes
(...). Nous n'hésitons pas à proclamer ce poète le plus éloquent des
panégyristes et des hérauts de la doctrine chrétienne. »
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