Ainsi, non seulement les papes catholiques, les papes
contre-révolutionnaires (et même, dans leur lignée, un pape suspect comme
Paul VI), n'ont jamais accusé Dante de « gnose », mais ils l'ont positivement
et continûment loué pour sa remarquable orthodoxie.
Mis en face des textes des souverains pontifes, Monsieur
Couvert n'a aucunement nié s'opposer à cet enseignement : « Je n'ai pas
l'habitude, a-t-il déclaré, d'aller consulter les discours des papes pour y
trouver des documents authentiques ou des preuves historiques » (Lecture et
Tradition d'avril 2001 ; La gnose en question, p. 160).
Les deux dossiers apologétiques, tant celui du Sel de la
terre que celui de Lecture et Tradition, également mis en face des
textes des papes louant l'orthodoxie de Dante, ont soigneusement évité de
traiter ce point. Le Sel de la terre 37 se contente de citer les sources
de Monsieur Couvert à propos de Dante (p. 131, note 4), sans autre commentaire.
Le Sel de la terre 39 a méticuleusement tronqué une lettre de lecteur
qui à l'évidence citait les jugements des papes, et se contente pour toute
réponse de donner les références des revues où le débat s'est déroulé. Lecture
et Tradition, pour sa part, a totalement fait l'impasse, évitant même
d'évoquer la question.
Puisque les textes des papes sont sans aucune
ambiguïté ; puisque Monsieur Couvert confesse ingénument son opposition
à ces textes ; puisque les défenseurs de Monsieur Couvert évitent de
voler à son secours sur ce point ; nous pouvons considérer la
démonstration comme pleinement acquise : Etienne Couvert s'oppose à
l'enseignement des papes en qualifiant Dante de « gnostique ».