En consultant les textes des souverains pontifes, nous
découvrons que ceux-ci, tout comme les auteurs précédemment cités, font
régulièrement référence à Clément d'Alexandrie comme à une autorité
doctrinale, comme à un Père orthodoxe et comme à un écrivain ecclésiastique
éminent, sans mettre en avant à son propos le moindre soupçon de « gnose »
(dans le sens utilisé par Monsieur Couvert).
Le bienheureux Pie IX cite avec honneur Clément d'Alexandrie
dans sa lettre apostolique Singulari quidem du 17 mars 1856 aux évêques
d'Autriche, en même temps que saint Grégoire le Thaumaturge.
Léon XIII cite avec honneur Clément d'Alexandrie à trois
reprises dans son encyclique AEterni Patris du 4 août 1879, sur la
philosophie chrétienne et le retour à saint Thomas. Voici ce qu'il en
écrit : « Tout le monde connaît les controverses soutenues par Clément
d'Alexandrie, au sujet desquelles saint Jérôme s'écrie avec admiration :
Que peut-on y trouver de faible ? Qu'y a-t-il qui ne sorte du cœur même
de la philosophie ? Clément écrivit, sur une incroyable variété de
sujets, des choses très utiles, soit pour l'histoire de la philosophie, soit
pour l'art et l'exercice de la dialectique, soit pour illustrer la concorde
entre la foi et la raison. »
Léon XIII cite avec honneur Clément d'Alexandrie dans son
encyclique Providentissimus Deus du 18 novembre 1893, sur l'étude de
l'Écriture sainte. Voici ce qu'il en écrit : « Pour affermir Nos
arguments et Nos exhortations, Nous aimons à rappeler comment tous les hommes
remarquables par la sainteté de leur vie et par leur science des vérités
divines, ont toujours cultivé assidûment les saintes Écritures. (...) Parmi
ceux d'Orient, la première place revient à Origène, homme admirable par la
prompte conception de son esprit et par ses travaux ininterrompus. (...) Il faut
en énumérer plusieurs, qui ont étendu les limites de cette science des
Écritures : ainsi, parmi les plus éminents, Clément d'Alexandrie et
Cyrille d'Alexandrie. »
Léon XIII cite encore avec honneur Clément d'Alexandrie
dans son encyclique Satis cognitum du 29 juin 1896, sur l'unité de
l'Église.