L'Église catholique, jouissant d'une unité de foi, de rite,
de gouvernement, assistée du Saint-Esprit et possédant les promesses de la vie
éternelle, a pourtant éprouvé au cours de son histoire les plus grandes
difficultés à maintenir sa cohésion à travers le temps, l'espace et les
hommes.
« Quand on songe, écrit avec vigueur saint Pie X, à tout
ce qu'il a fallu de forces, de science, de vertus surnaturelles pour établir la
cité chrétienne, et les souffrances de millions de martyrs, et les lumières
des Pères et des Docteurs de l'Église, et le dévouement de tous les héros de
la charité, et une puissante hiérarchie née du Ciel, et des fleuves de grâce
divine, et le tout édifié, relié, compénétré par la vie et l'Esprit de
Jésus-Christ, la Sagesse de Dieu, le Verbe fait homme ! » (Lettre sur le
Sillon du 25 août 1910).
Comment serait-il possible de croire que l'erreur a pu
maintenir à travers une plus grande diversité de temps, d'espace et d'hommes,
une cohésion plus forte encore ? Il y a là une impossibilité
intellectuelle majeure. Et c'est cette invraisemblance, perçue immédiatement
par l'esprit, qui produit la perplexité en parcourant la liste des prétendus
« gnostiques ». Notre intelligence se rend compte qu'il est
rigoureusement impossible d'identifier absolument ces pensées, ces hommes, ces
mouvements dans un même et unique courant d'idées clairement déterminé.