Redisons une fois de plus que notre critique des Cahiers
Barruel et de Monsieur Couvert porte sur leur thèse propre, celle de la «
gnose universelle », non sur les points doctrinaux où ils s'accordent, comme
nous, avec le Magistère et avec les meilleurs auteurs catholiques. Redisons
donc que beaucoup des auteurs dénoncés par les Cahiers Barruel et
Monsieur Couvert (même si ce n'est pas le cas de tous, et pas sous le même
rapport, et pas tous à égalité) se rattachent à des erreurs graves, à des
hérésies, à des combats contre l'Eglise et le Christ, à des foyers de
pestilence.
Redisons qu'il existe sans aucun doute des liens humains
entre certaines de ces erreurs, des liens intellectuels, une filiation
historique, des similitudes : l'histoire humaine ne procède pas uniquement
par à-coups, elle comporte évidemment certaines continuités. Redisons que
travailler à discerner ces liens, en respectant les règles de la science
catholique, comme l'ont fait dans le passé les meilleurs auteurs, est une
entreprise utile et louable.
Mais redisons aussi que regrouper ces multiples courants
divergents en un groupe intellectuel absolument unique, réellement constitué,
clairement défini, intitulé « gnose », relève d'une impossibilité
intellectuelle radicale, sauf à recourir indûment au miracle.