Tout au plus pourrait-on affirmer que ces multiples courants
d'erreur font partie de la « cité du diable » dont parlait saint Augustin
lorsqu'il disait : « Deux amours ont fondé deux cités, l'amour de soi
jusqu'au mépris de Dieu et l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi. Le premier
a fait la cité du mal, du désordre, de la confusion, de l'infernale
Babylone ; le second, celle de l'ordre, de la paix, de l'éternelle
Jérusalem » (La Cité de Dieu, livre XIV, chapitre 28).
Mais on ne peut rien tirer d'une telle constatation, car tous
les pécheurs (donc chacun de nous) appartiennent, en tant que pécheurs, à
cette cité du diable. A ce titre, tous les hommes (sauf Notre-Seigneur et sa
sainte Mère), parce qu'ils sont peu ou prou pécheurs, relèvent par quelque
côté de la « cité du diable ». Pourtant, nous ne croyons pas que les Cahiers
Barruel et Monsieur Couvert veuillent affirmer que tous les hommes sont peu
ou prou sectateurs de la « gnose ».
Prétendre que l'on peut esquisser la moindre typologie
sérieuse en regroupant tous les pécheurs ou tous les artisans d'erreur dans
une unité doctrinale réelle, c'est se bercer soi-même d'illusion et tromper
les autres.