Le Sel de la terre commence par une concession de
taille : « Il n'y a pas un Credo unique dans la Contre-Église
comme dans l'Église. En effet, il n'y a pas un chef qui puisse imposer avec
autorité la croyance, et il n'y a pas non plus du côté des membres de la
Contre-Église une vertu analogue à la vertu de foi qui unit les esprits. »
Prise dans la rigueur de ses termes, une telle affirmation
ruine radicalement l'affirmation centrale des Cahiers Barruel et de
Monsieur Couvert. Le Sel de la terre s'en aperçoit et tente
immédiatement d'annuler l'effet désastreux de sa première concession :
« Mais il y a quand même des grandes lignes qu'on retrouve un peu partout,
spécialement chez les grands maîtres de la Contre-Église. »
Toutefois, même dans cette contre-offensive, on note une
nouvelle concession : ce sont spécialement « les grands maîtres
de la Contre-Église » qui auraient une doctrine commune, beaucoup plus que les
« petits maîtres ». Or ni les Cahiers Barruel ni Monsieur Couvert
n'établissent une telle distinction : pour eux, en toute erreur «
il y a une clé... et c'est la "gnose" ».