Si nous résumons en formules claires la tentative de
justification du Sel de la terre, l'incohérence radicale de cette
démonstration apparaît immédiatement.
Première proposition : Il n'y a pas une doctrine
commune à tous dans la « gnose ».
Deuxième proposition : En fait, il y a bien une
doctrine commune à tous dans la « gnose », au moins dans les grandes lignes.
Troisième proposition : En fait, cette doctrine commune
dans la « gnose » n'est pas commune à tous, étant l'apanage des « grands
maîtres », non des petits.
Quatrième proposition : En fait, cette doctrine commune
de la « gnose » consiste en des doctrines différentes, professées de façons
diverses.
Cinquième proposition : Cette doctrine commune de la «
gnose » est le dualisme.
Sixième proposition : En fait, cette doctrine commune
de la « gnose » est le monisme.
Le lecteur peut constater que l'apologie du Sel de la
terre aboutit, d'une part, à détruire radicalement la théorie centrale
des Cahiers Barruel qu'elle entend défendre, d'autre part, à contredire
le principe de non-contradiction (tout en affirmant que le rejet du principe de
non-contradiction est l'essence de la « gnose »). Nous nageons dans le
non-sens et l'absurdité.
Et la cause en est facile à trouver : c'est que la «
gnose », telle qu'elle est décrite par les Cahiers Barruel et Monsieur
Couvert, et telle qu'elle est défendue par le Sel de la terre, relève
d'une impossibilité intellectuelle et psychologique absolue.