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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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L'argument de prescription

La foi étant essentiellement une tradition, une transmission du dépôt révélé, toute nouveauté dans l'Église est a priori suspecte et doit, pour être acceptée, démontrer sa conformité réelle avec la tradition malgré certaines apparences contraires. Tout « novateur » (apparent), pour être approuvé dans l'Eglise, doit donc appuyer ses dires sur ceux des « auteurs approuvés » (théologiens, canonistes, moralistes, historiens, prédicateurs, etc.) traditionnellement reçus dans l'Église. Toute nouveauté (apparente) doit ainsi bénéficier d'une « prescription », c'est-à-dire d'une existence antérieure prolongée (fût-ce sous des mots un peu différents).

Bossuet a résumé cet « argument de prescription » en une formule admirable : « Ce qui n'était pas hier est réputé dans l'Église comme ce qui n'a jamais été. (...) Ce qui commence par quelque date que ce soit, ne fait point race, ne fait point famille, ne fait point tige dans l'Église » (Première instruction pastorale sur les promesses de l'Église, XXVI).

Avec raison, les membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ont opposé cet « argument de prescription » à Mgr Lefebvre lors de leur interrogatoire des 11 et 12 janvier 1979 : « Quels sont les "auctores probati" qui partagent votre interprétation des canons susdits ? » (« Mgr Lefebvre et le Saint-Office », Itinéraires 233, mai 1979, p. 150).

Nous disons que les « interrogateurs » ont posé cette question « avec raison » car, dans l'Église, on ne peut agir d'une façon (apparemment) nouvelle que dans le droit fil de la tradition, c'est-à-dire en bénéficiant des lumières des « auteurs approuvés ». Évidemment, la situation exceptionnelle de l'Église en ce temps de crise tout à fait imprévue explique que Mgr Lefebvre n'ait pu se référer que de façon « très large », ainsi qu'il le dit, à ces auteurs.

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