Chose surprenante, ni les Cahiers Barruel ni Monsieur
Couvert ne se sont souciés d'étayer leur thèse propre en s'appuyant sur des
« auteurs approuvés ». Ils font certes référence à une bibliographie
(nous verrons plus loin dans quelles conditions), mais plus pour sa valeur
intrinsèque, historique ou doctrinale, que pour la position « ecclésiale »
des auteurs cités.
De son côté, le dossier apologétique du Sel de la terre
37, s'il s'arrête volontiers sur des arguments plus spéculatifs (que nous
avons déjà examinés et réfutés), semble n'avoir que peu d'affinité avec
les arguments proprement historiques ou leurs conséquences (comme la notion des
« auteurs approuvés »).
En revanche, c'est l'objet propre et presque exclusif du
dossier proposé par Lecture et Tradition de juillet-août 2001 (dans le
présent chapitre, les paginations données sans autre référence renvoient à
ce numéro de Lecture et Tradition). Ce dossier entend apporter les «
témoignages des théologiens et des historiens catholiques sur l'existence, la
persistance et la virulence de la gnose » (p. 6). Ce dossier a été repris en
substance (et donc approuvé) par Monsieur Couvert dans son ouvrage La gnose
en question. C'est à ce dossier que nous allons opposer « l'argument de
prescription ».