Nous avons souligné que ce dossier remplit 48 pages, ce qui
lui confère une apparence d'exhaustivité. Cependant, lorsqu'on s'intéresse,
non plus aux pages publiées mais aux auteurs cités, on découvre avec surprise
qu'il n'en regroupe en tout et pour tout que seize.
On découvre également avec surprise que, parmi ces seize
auteurs, ne se trouve aucun souverain pontife : ce dossier donne ainsi
raison (involontairement, pensons-nous) à notre argument du « silence du
Magistère ».
On découvre encore avec surprise que, parmi ces seize
auteurs, ne se trouve aucun Père de l'Église, ni aucun grand scolastique, ni
aucun moraliste, ni aucun canoniste : pour une « gnose » qui serait
l'hérésie majeure de l'histoire de l'Église et la clé d'explication de
toutes les erreurs, il s'agit d'une absence plus qu'étrange.
On découvre enfin avec surprise que, parmi ces seize
auteurs, ne se trouve aucun théologien de l'âge classique, à l'exception de
Bossuet. Là aussi, le fruit de trente ans d'étude et de sept ans de
préparation semble maigre.
En fait, sauf l'Aigle de Meaux, les auteurs proposés par ce
dossier sont soit du XIXe siècle, soit du XXe siècle.
Certes, une telle périodisation ne suffit pas à
disqualifier complètement le dossier, mais lui donne une base historique et
doctrinale relativement étroite et fragile.