Le père Nicolas Deschamps, lui aussi, souligne la réelle
diversité des erreurs au cours de l'histoire, même si elles se rejoignent dans
le rejet de Dieu et de l'Église : « L'on pourra ainsi se rendre compte
des formes diverses qu'a revêtues l'antagonisme organisé contre l'œuvre de Jésus-Christ
» (p. 23).
Pour dom Bernard Maréchaux, la gnose antique, loin d'avoir
perduré, a disparu durant de longs siècles et reparaît seulement en son
siècle : « Or le gnosticisme [combattu par les Pères de l'Église]
reparaît aujourd'hui, sous le nom de spiritisme, et se fait des prosélytes en
grand nombre, en cette fin de siècle qui fut un siècle de matérialisme et qui
se termine par une effervescence malsaine de faux spiritisme » (p. 35).
Dom Paul Benoît oppose très nettement le manichéisme et la
franc-maçonnerie à toutes les autres erreurs : « On peut appliquer à la
franc-maçonnerie ces paroles si graves édictées par saint Léon le Grand
contre le manichéisme en général : "Le démon domine sur toutes les
sectes, comme sur les provinces diverses de son empire ; mais il a fait sa
capitale de l'hérésie manichéenne" » (p. 39).
Pour Mgr Rudolf Graber, c'est seulement à partir de la
Renaissance que surgit la véritable erreur fondamentale : « Sautons un
millénaire entier et cherchons à éclaircir le plan luciférien dans la plus
grande révolution spirituelle de l'histoire, dans l'humanisme de la
Renaissance. (...) C'est le "tournant copernicien" en sens inverse.
Jusqu'alors l'homme et l'histoire s'ordonnaient à Dieu ; désormais, c'est
l'homme qui se tient au centre » (p. 52).