Une lecture rapide ne conforte donc pas la thèse spécifique
des Cahiers Barruel et de Monsieur Couvert sur la « gnose ». Au
contraire, les « auteurs approuvés » soulignent les oppositions radicales
entre certains faux systèmes de pensée, ainsi que les longues discontinuités
des courants d'erreur.
Ils se rangent plutôt à l'avis du père Humbert Cornélis,
lui aussi cité par le dossier : « Il y a un danger, du point de vue de la
précision historique, à étendre trop largement la notion de gnose » (p. 44).
Une lecture plus approfondie, analysant soigneusement les
textes cités, et les replaçant dans leur contexte (car il s'agit d'extraits
d'ouvrages, dont l'axe général éclaire d'une vive lumière la pensée des
auteurs), manifesterait sans difficulté que les neuf (et seulement neuf) «
auteurs approuvés » produits par le dossier de Lecture et Tradition sont
fort loin de soutenir la thèse barruellienne sur la « gnose ».
Cette analyse systématique allongerait toutefois
démesurément le présent ouvrage, sans profit d'ailleurs. Tous les auteurs
cités étant dans le même cas, il suffit de procéder à une telle analyse
pour un seul d'entre eux. Nous nous intéresserons donc à l'abbé Emmanuel
Barbier, cité pour son ouvrage Les infiltrations maçonniques dans l'Église
(Desclée, 1910).