Dans cet ouvrage, l'abbé Barbier consacre un des chapitres
de la deuxième partie à la gnose. Voilà qui semble apporter de l'eau au
moulin des Cahiers Barruel et de Monsieur Couvert.
Mais l'examen de ce texte montre qu'il n'en est rien. Tout
d'abord, l'abbé Barbier consacre à la gnose un peu moins de quarante pages sur
les deux cent cinquante que compte l'ouvrage : c'est donc qu'il ne
considère pas la gnose comme le principe moteur de toutes les erreurs. Au
contraire, la gnose est rangée au deuxième rang dans « les doctrines du
nouveau spiritualisme », après l'occultisme et avant la kabbale, la
théosophie, le martinisme, les rosé-croix, les sectes lucifériennes. Le titre
de l'ouvrage est d'ailleurs éloquent : il se réfère à la
franc-maçonnerie, nullement à la gnose.
Mais que contiennent ces quarante pages ? L'abbé
Barbier débute par une rapide description de la gnose historique, celle de
Ménandre, de Basilide, de Valentin, de Carpocrate, de Marcion. Il passe ensuite
directement à une prétendue restauration de la gnose opérée vers la fin du
XIXe siècle par Jules Doinel, archiviste départemental du Loiret.
Il décrit alors les personnes, les doctrines, les institutions, les rites de
cette prétendue gnose, elle aussi historiquement déterminée, et qui a
touché, en réalité, quelques dizaines d'illuminés demi-fous et d'amateurs de
sensations fortes. De l'ensemble des mouvements rassemblés par les Caniers
Barruel et Monsieur Couvert sous le nom de « gnose », l'abbé Barbier ne
dit pas un mot.