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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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Recours au contexte

Le contexte général du livre, exposé plus haut, nous aide à comprendre la pensée de l'abbé Barbier. Mais le contexte plus immédiat de la citation proposée par le dossier de Lecture et Tradition manifeste également la distance qui sépare les propos de l'abbé Barbier de la thèse spécifique des Cahiers Barruel et de Monsieur Couvert.

Le dossier de Lecture et Tradition prétend, tout d'abord, que le texte cité « termine l'introduction du livre de l'abbé Barbier » (p. 40). Cela donne l'impression que l'abbé Barbier, après une étude théorique et doctrinale de la question (comme l'est souvent une introduction), clôt le problème par cette citation.

Or, cette impression est illusoire, tout simplement parce que l'affirmation du dossier de Lecture et Tradition est absolument fausse. On en vient à se demander si les auteurs du dossier ont seulement vu un jour, de leurs yeux, le livre de l'abbé Barbier.

Loin de « terminer l'introduction », la citation se situe au début du deuxième sous-chapitre du premier/ chapitre de la deuxième partie. Ou, pour le dire un peu plus simplement : la citation se situe p. 77 d'un ouvrage qui comporte 254 pages, soit à la fin du premier tiers, ce qui n'a jamais été la place d'une introduction. De plus l'ouvrage, extrait de la revue La Critique du libéralisme, ne comprend aucune introduction. Comme aimait à le dire un de mes professeurs, « à part ça, tout est vrai ».

Dans les deux pages précédant la citation, l'abbé Barbier parle de la gnose exclusivement au passé (il utilise le passé simple et l'imparfait) : « La lutte contre la gnose fut le grand effort doctrinal de l'Église au second siècle. Le gnosticisme représentait un double effort de la pensée philosophique et de la pensée religieuse. (...) Les écrits gnostiques ayant pour la plupart disparu, il est difficile de savoir ce qu'ont été au juste les systèmes gnostiques (...). La gnose constitua certainement pour l'Église un péril considérable. (...) On le vit bien à la vogue qu'obtint le gnosticisme, aux efforts que sa défaite nécessita de la part des controversistes, et au soin que mit l'Église à anéantir, autant qu'elle le put, son souvenir et sa littérature » (Les infiltrations maçonniques dans l'Église, pp. 75-77).

En reliant les sectes occultes et la franc-maçonnerie au gnosticisme (à un gnosticisme, précise-t-il p. 107, « très adultéré »), l'abbé Barbier parle, non d'une stricte continuité historique, mais d'une simple « inévitabilité intellectuelle » : les sectes occultes ont retrouvé certains éléments doctrinaux du gnosticisme (parce que les positions intellectuelles possibles ne sont pas en nombre illimité), et ont sur ce motif prétendu être les héritières de la gnose historique. La citation relevée par le dossier de Lecture et Tradition est d'ailleurs claire sur ce point : il s'agit « d'une adaptation plus ou moins grossière des erreurs gnostiques adaptées à l'état contemporain de la science religieuse et profane » (p. 77).

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