Il serait facile de faire cette analyse dans l'œuvre de
Monsieur Couvert. Celui-ci s'oppose au concile Vatican I lorsqu'il affirme :
« Notre raison a le pouvoir absolu de connaître par ses propres lumières
toutes les vérités religieuses et morales d'ordre naturel » (La gnose
contre la foi, p. 108). Il manifeste son incompréhension à peu près
totale de la théorie de la connaissance chez Aristote et chez saint Thomas,
n'hésitant pas à traduire « Intellectus noster secundum statum praesentem
nihil intelligit sine phantasma » par un « L'intelligence, dans notre
état de dégradation, ne comprend rien sans image » d'une réjouissante
absurdité (La gnose contre la foi, p. 111).
Monsieur Couvert ne voit pas grande malice, sinon celle d'un
« langage singulièrement hésitant », dans la formule du professeur Borella
d'une « nature en quelque sorte surnaturelle », d'un « intellect
naturellement surnaturel », alors que nous nageons en pleine hérésie
lubacienne (La gnose contre la foi, p. 205). Il fait une description de
l'âme humaine qu'il entend mettre sous le patronage de saint Thomas, mais qui
eût horrifié ce dernier, notamment lorsqu'il écrit que « c'est l'ordonnance
des matériaux qui composent le corps et le mouvement vital qui en est issu que
nous appelons l'âme » (La gnose contre la foi, p. 207).
Toutefois, pour varier notre propos, et manifester que
Monsieur Couvert n'est pas seul impliqué dans les erreurs de l'école des Cahiers
Barruel, qu'il est rejoint sur ce terrain par ses compagnons d'armes, nous
allons nous intéresser à divers textes de Monsieur Vaquié, aujourd'hui
décédé, ainsi qu'à un texte annexé aux Cahiers Barruel.
Nous commencerons par l'ouvrage de Monsieur Vaquié intitulé
L'école moderne de l'ésotérisme chrétien. Comme nous l'avons
signalé, ce livre a d'abord été tiré en polycopiés : nous avons
intitulé cette version « EMEC, première publication ». Il a été
édité ensuite comme numéro 22-23 des Cahiers Barruel : nous avons
intitulé cette version, qui comporte des coupures et des ajouts, « EMEC,
seconde publication ».