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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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L'hyper-thomisme

Dans cet ouvrage, Monsieur Jean Vaquié recopie des critiques assez vives que fait Monsieur Borella sur ce qu'il appelle « l'hyper-thomisme de l'entre-deux-guerres », auquel il reproche « d'avoir rationalisé le raisonnement théologique et d'avoir sous-estime la théologie mystique et le symbolisme traditionnel » (EMEC, seconde publication, p. 66).

Monsieur Vaquié prend à son compte ces critiques, affirmant que Monsieur Borella fait ces reproches « à juste titre ». Il s'agit donc bien d'une adhésion explicite de sa part. Tout le passage est d'ailleurs une approbation de Monsieur Borella par Monsieur Vaquié, comme l'indique le titre : « Éléments de catholicisme authentique ».

Or, ces critiques de Monsieur Vaquié (à la suite de Monsieur Borella) contre ces « hyper-thomistes » (lisons : ces thomistes tout court) sont purement et simplement fausses. Pour le montrer, nous avons choisi cinq représentants de premier plan de ce courant.

Prenons d'abord le plus célèbre d'entre eux, Jacques Maritain (1882-1973), dans son livre le plus fameux et le plus classique, Les degrés du savoir. Sur les 900 pages de l'ouvrage, plus de 400 sont consacrées à la mystique, à la sagesse augustinienne et à l'œuvre de saint Jean de la Croix. Par ailleurs, Maritain a écrit Liturgie et contemplation, La pensée de saint Paul, De la vie d'oraison, L'expérience mystique naturelle et le vide, et bien d'autres études éparpillées dans ses ouvrages.

Le père Ambroise Gardeil (1869-1931), régent des études au couvent dominicain du Saulchoir, nous propose Les dons du Saint-Esprit dans les saints dominicains, La structure de l'âme et l'expérience mystique, Le sens du Christ, Le Saint-Esprit dans la vie chrétienne, La vraie vie chrétienne.

Le père Edouard Hugon (1867-1929), professeur à l'Angelicum de Rome, a écrit Le mérite dans la vie spirituelle, Les sacrements dans la vie spirituelle, La Mère de grâce, Le mystère de la sainte Trinité, Le mystère de l'Incarnation, Le mystère de la Rédemption, La sainte Eucharistie.

Etienne Gilson (1884-1978), professeur au Collège de France, a laissé Introduction à l'étude de saint Augustin, Théologie et histoire de la spiritualité, La théologie mystique de saint Bernard.

Enfin, comment citer toutes les œuvres spirituelles du père Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964) qui, à l'Angelicum de Rome, cumulait l'enseignement de la philosophie, de la théologie et de la mystique ? Qui peut ignorer ces ouvrages magistraux que sont Les trois âges de la vie intérieure, Perfection chrétienne et contemplation, L'amour de Dieu et la croix de Jésus, L'éternelle vie et la profondeur de l'âme, La seconde conversion et les trois voies, L'union du prêtre au Christ prêtre et victime, La Mère du Sauveur et notre vie intérieure, Le Sauveur et son amour pour nous ?

Il serait difficile de trouver plus « thomistes » que ces auteurs, en même temps qu'hommes plus préoccupés de la vie intérieure et de la mystique. Certains ont sans doute commis des erreurs, par exemple en politique en ce qui concerne Maritain. Mais c'est une pure calomnie, ou le signe d'une absolue ignorance de la question, de les accuser d'avoir « rationalisé le raisonnement théologique et sous-estime la théologie mystique et le symbolisme traditionnel ».

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