Ce texte comporte un certain nombre de coquilles et d'erreurs de scannage - merci de les signaler en cliquant ici - en donnant la référence de la page - nous corrigerons

La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

Retour vers le sommaire

Les Cahiers Barruel et la Nouvelle Droite

Dans La gnose universelle, paru en 1993 (puis dans ses ouvrages ultérieurs), à la page « Du même auteur », Monsieur Couvert indique, outre ses deux précédents volumes sur la « gnose » parus respectivement en 1983 et en 1989, une contribution à un colloque intitulé « Révolution Contre-Révolution », tenu à Lyon en 1989 sous la direction de Bernard Demotz et Jean Haudry, et dont les actes ont été publiés aux éditions du Porte-Glaive.

Surpris de cette mention, notamment en raison de l'éditeur, nous avons consulté l'ouvrage de Jean-Yves Camus et René Monzat sur Les droites nationales et radicales en France. Ce livre consacre une notice aux Éditions du Porte-Glaive, qui se situent ouvertement dans la mouvance GRECE - Nouvelle École. Or, cette notice cite la publication universitaire à laquelle Monsieur Couvert a participé, avec ce commentaire :

« La plus étonnante production des Éditions du Porte-Glaive est Révolution Contre-Révolution, actes d'un colloque organisé en mai 1989 par le Centre d'histoire et d'analyse politique de l'université de Lyon in. Une vingtaine d'auteurs proches du GRECE - en fait le plus souvent des militants de premier plan (Jean-Paul Allard, Jean Haudry, Jacques Marlaud, Bernard Notin, Pierre Vial) et des catholiques intégristes sectateurs les plus convaincus de la théorie du complot (Etienne Couvert, Brigitte Horiot, Fernand Lafargue, Jean Vaquié) - y explorent les convergences possibles du discours anti-révolutionnaire des deux courants » (Jean-Yves Camus et René Monzat, Les droites nationales et radicales en France, Presses Universitaires de Lyon, 1992, p. 455).

Ainsi, en 1989, soit des années après l'affaire de la « Nouvelle Droite » qui fit connaître l'idéologie du GRECE au grand public, nous voyons Messieurs Couvert et Vaquié au coude à coude avec les plus acharnés sectateurs de la Nouvelle Droite.

Or, cette Nouvelle Droite est essentiellement païenne et antichrétienne. Faut-il rappeler, en particulier, que quelques mois avant ce colloque, à l'occasion du scandale du film de Scorcese La dernière tentation du Christ (1988), la revue du GRECE, Éléments, publiait un numéro intitulé « Le droit au blasphème » ? Dans les publications de la Nouvelle Droite (en piochant au hasard) on se réjouit du Renouveau païen dans la pensée française (recension d'un livre portant ce titre dans Éléments 59, été 1986), on chante La libération païenne (dossier du numéro 36 d’Éléments, automne 1980), on explique Comment peut-on être païen ? (livre d'Alain de Benoist édité par les éditions du GRECE), on réhabilite Celse contre les chrétiens (livre de Louis Rougier réédité par les éditions du GRECE).

Partout sont dénoncées « les valeurs chrétiennes qui ont tout infecté », « la responsabilité du christianisme dans la naissance du cycle égalitaire et celle du monothéisme dans l'avènement de l'intolérance », « la barbarie à visage divin » et exaltés, au contraire, « les martyrs du paganisme » (« L'addition n'a pas été payée », éditorial de Robert de Herte, alias Alain de Benoist, dans Éléments 36, automne 1980).

Pierre Vial, en particulier, est un antichrétien obsessionnel. Converti au paganisme par Pierre Gripari, lequel est l'auteur de nombreux ouvrages antichrétiens tels que L'histoire du méchant Dieu, il ne cesse de dénoncer « le fanatisme sectaire qui trouve son origine dans le monothéisme des religions du Livre » (Éléments 31, août 1980, p. 36), « la nature totalitaire du christianisme » (Éléments 36, automne 1980, p. 23), « la pseudo-christianisation des sociétés européennes » (Éléments 47, automne 1983, p. 47), auxquels il oppose « les forces élémentaires, les forces divines dans lesquelles baigne l'initié au cœur des forêts » (Éléments 57-58, printemps 1986, p. 46), etc.

Comment les auteurs des Cahiers Barruel, qui se prétendent si avertis des dangers doctrinaux, ont-ils pu prêter la main à une entreprise aussi suspecte, en compagnie de si acharnés ennemis du nom chrétien ? Nous ne trouvons pas de réponse satisfaisante.

Vers le paragraphe suivant