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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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Un grand inconnu

Depuis 1958, mort du pape Pie XII, l'Église catholique est entrée dans la plus formidable crise (doctrinale, liturgique, sacerdotale, etc.) de toute son histoire. Le concile Vatican II en a été la cause, le détonateur ou le prétexte, selon les cas. Aujourd'hui encore, cette crise dramatique perdure et produit chaque jour des fruits de mort spirituelle pour des millions d'âmes.

Face à cette crise multiforme, un évêque s'est levé, s'est dressé, et souvent bien seul. Il a d'abord lutté de toutes ses forces au concile Vatican II, pour éviter les graves déviations qui surgissaient. Il a ensuite, par ses conférences et ses écrits, dénoncé le mal et encouragé les résistants à ce mal. Il a enfin, en 1970, fondé une congrégation, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, devenue incontestablement le fer de lance de la résistance à la révolution conciliaire.

L'œuvre de Mgr Marcel Lefebvre, puisqu'il s'agit de lui, s'est propagée miraculeusement dans le monde entier et, très vite, a inquiété les révolutionnaires ecclésiastiques. En 1973, ceux-ci l'ont qualifiée de « sauvage », alors qu'elle possédait toutes les autorisations requises. En 1974, ils ont suscité contre elle une visite canonique hostile. En 1975, ils ont prétendu supprimer cette œuvre. En 1976, ils ont prétendu frapper de suspense a divinis son fondateur. En 1988, enfin, ils ont prétendu frapper de l'excommunication ce même fondateur, et subrepticement ses prêtres ainsi que les fidèles qui recouraient à eux.

Par ses séminaires, ses prieurés, ses chapelles, ses écoles, ses revues, la Fraternité Saint-Pie X (sous l'impulsion de son fondateur) s'est trouvée la principale force d'opposition à la subversion et à la révolution dans l'Église. Qui ignore, dans le monde entier, que, depuis 1970, cette Fraternité lutte sans discontinuer contre la désastreuse réforme liturgique, contre le faux œcuménisme, contre le prétendu dialogue interreligieux, contre la fallacieuse collégialité, contre la ruine des catéchismes, contre l'altération de l'Écriture sainte, contre la destruction du sacerdoce catholique, de la vie religieuse, de la sainteté du mariage ?

En 1986, par exemple, Mgr Lefebvre s'éleva presque seul, et avec quelle vigueur, contre l'inimaginable scandale de la réunion d'Assise, d'esprit typiquement maçonnique et syncrétiste. Et tous savent que, sans l'obstination de la Fraternité Saint-Pie X (et des œuvres qui se reconnaissent dans son combat), la timide libéralisation de la messe traditionnelle, en 1984 puis en 1988, n'aurait jamais eu lieu.

Les Cahiers Barruel se sont fondés en 1978, vingt ans après le début de cette crise. Ils se consacraient à des « études et recherches sur la pénétration et le développement de la Révolution dans le christianisme ». Ils ont cessé de paraître en 1994, après vingt-sept numéros, mais Monsieur Couvert les a prolongés par ses cinq ouvrages et ses nombreux articles.

Or, en quinze ans, pas une seule fois cette revue n'a cité le nom de Mgr Lefebvre, pas une seule fois cette revue n'a fait état de la résistance héroïque qu'il menait contre la plus formidable irruption de la Révolution que l'Église ait connue en son sein.

Même en 1991, même lorsque les revues de gauche, les revues progressistes, les revues maçonniques signalaient au moins la disparition du grand archevêque, les Cahiers Barruel se sont tus. En quinze ans d'étude de la « pénétration de la Révolution dans le christianisme », les Cahiers Barruel n'ont aperçu ni la vie, ni l'œuvre, ni la mort de Mgr Lefebvre.

Quant à Monsieur Couvert, s'il a parlé à deux reprises de Mgr Lefebvre, c'est sans faire aucune allusion à son œuvre de résistance à la Révolution dans l'Église. Dans La gnose universelle, parue en 1993, Monsieur Couvert cite page 145 une lettre datée... du temps où Mgr Lefebvre était encore Supérieur général des Pères du Saint-Esprit, donc d'avant 1968. Dans Lecture et Tradition d'avril 2001, p. 15 (et La gnose en question, p. 156), Monsieur Couvert cite encore Mgr Lefebvre... pour lui reprocher de n'avoir pas fait « dans ses discours ni dans ses écrits cette mise en garde qu'il aurait dû faire contre la gnose ».

Que l'école des Cahiers Barruel, qui étudiait les infiltrations ennemies dans l'Église et voulait s'opposer à la destruction de la foi, n'ait jamais rien dit de celui qui fut le plus efficace résistant à l'autodestruction de l'Église au XXe siècle, cela reste pour nous un insondable mystère.

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