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La paille et le sycomore

Avertissement de l'éditeur 

Prologue

Le silence du Magistère

Les apologistes de M. Couvert

E. Couvert contre les papes 

L'impossibilité intellectuelle

L'argument de prescription

Des erreurs graves

Des questions troublantes

D'où viennent tant d'erreurs ?

"Paul Sernine répond à ses lecteurs" - Ed. Zébu, 2004

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Refus de fournir des preuves

Ignorant les langues originales et ne travaillant que sur traductions, ne s'étant jamais rendu dans les lieux dont il traite, rejetant par principe les découvertes scientifiques récentes (archéologiques, épigraphiques, numismatiques, etc.) et notamment les chronologies généralement reçues, Monsieur Couvert dépend donc d'une documentation livresque assez ancienne et à base de traduction. La qualité de sa bibliographie conditionne donc toute la valeur de son travail.

Or, et c'est un sujet d'étonnement constamment renouvelé en lisant Monsieur Couvert, ce dernier ne donne aucune référence pour les citations qu'il produit.

Par exemple, dans le premier chapitre, intitulé « La gnose, tumeur au sein de l'Église », de son premier livre, Monsieur Couvert ne fait pas moins de cinquante citations : mais aucune ne possède de référence.

Au détour d'un livre, nous pouvons d'ailleurs apprendre qu'il s'agit pour lui d'un choix délibéré, puisqu'il nous dit n'avoir pas voulu rédiger « un gros ouvrage de 500 pages, bourré de citations et de références érudites, donc un pavé parfaitement indigeste que personne n'aurait lu », mais au contraire « un texte clair, court, aisé à lire » (La gnose contre la foi, p. 236). « Il n'est pas dans notre intention de faire œuvre d'érudition » (De la gnose à l'œcuménisme, p. 37). « Je ne vois pas bien l'utilité d'ajouter des notes érudites en bas de page, qui alourdissent le texte et ralentissent la lecture. Souvent même ces notes accumulées brisent la suite logique du raisonnement » (La gnose en question, p. 123). « Je me suis toujours efforcé de débarrasser mon texte de toute référence érudite » (La gnose en question, p. 145).

Autrement dit, Monsieur Couvert propose des livres d'histoire des idées sur des sujets très complexes, embrassant toute l'histoire de l'humanité, aboutissant à des conclusions révolutionnaires (« Le bouddhisme n'est pas né au Ve ou VIe siècle avant Jésus-Christ : c'est un avatar du manichéisme né au IIIe siècle après Jésus-Christ », etc.), sans qu'il soit aucunement possible de contrôler ses citations, d'aller les relire dans leur contexte, de les compléter par d'autres textes du même auteur ou d'auteurs différents.

Monsieur Couvert réclame donc notre entière et absolue confiance pour la réalité des textes qu'il nous fournit et le sens qu'il leur prête. Aucun auteur sérieux s'occupant de telles matières n'a jamais eu une prétention aussi exorbitante.

La science humaine est essentiellement un bien commun, elle naît de l'effort de tous, de la confrontation réciproque des preuves, de l'examen public des thèses des uns et des autres. Par son refus de justifier ses affirmations et d'en donner des preuves vérifiables, Monsieur Couvert s'exclut lui-même des méthodes de la science, non seulement la science au sens moderne, mais encore la science au sens traditionnel, thomiste, « la connaissance certaine par les causes ».

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